La chimie judiciaire est une discipline qui procède à l’identification et la comparaison de presque tous les matériaux imaginables, sur la base sur leurs caractéristiques physiques et chimiques, dans le but d’établir leur degré de pertinence et leur possible origine.
Comme le monde qui nous entoure est entièrement composé de produits chimiques, cette discipline est appelée à couvrir un éventail très diversifié de matériaux pouvant être recueillis sur des scènes de crime, dont la gravité peut varier du vandalisme jusqu’à l’homicide ou l’acte de terrorisme. En fait, certains matériaux sont rencontrés si souvent lors des enquêtes qu’ils ont été regroupés au sein d’analyses distinctes: les débris d’incendie, les peintures et les polymères, le verre, les fibres, les colorants, les explosifs et les résidus de poudre font partie des matériaux les plus fréquemment analysés, mais ceux-ci ne couvrent qu’une partie de la gamme de matériaux susceptibles d’être analysés par les chimistes judiciaires à travers le monde.
Souvent, les échantillons sur une scène de crime ne sont présents qu’à l’état de trace, transférée par l’individu à la scène (généralement à son insu) et quelques fois de la scène à l’individu. La détection de ces traces nécessite un examen minutieux de la scène. Elles sont souvent invisibles à l’œil nu et ceci requiert une collecte méticuleuse de la scène, suivie d’une recherche et de prélèvements dans un environnement contrôlé à l’intérieur d’un laboratoire.
Les chimistes judiciaires doivent non seulement pouvoir compter sur des microscopes de bonne qualité et des mains stables, mais aussi sur un large éventail d’instruments et de techniques leur permettant de d’obtenir suffisamment d’informations dans la caractérisation de chaque échantillon récupéré, afin de détecter les éventuelles différences physiques ou chimiques qui pourraient exister entre eux. Les chimistes judiciaires doivent posséder un bon sens de l’observation, une bonne connaissance des différents domaines de la chimie ainsi que du mode de fabrication des différents matériaux. Puisque la plupart des matériaux qui nous entourent sont produits de façon industrielle, plusieurs objets distincts peuvent avoir une composition très similaire, rendant ainsi plus ardue la tâche de déterminer s’il existe une différence significative entre les échantillons étudiés.
Heureusement, les récentes avancées technologiques ont permis le développement de nombreux instruments portables, pouvant être transportés directement sur la scène. Avec l’aide de chimistes judiciaires, des bases de données ont été conçues et, grâce à la puissance des ordinateurs actuels, permettent d’effectuer in situ des analyses statistiques sur les échantillons judiciaires. Dans de nombreux pays, les scientifiques travaillent déjà en coopération avec les enquêteurs sur le terrain afin d’offrir, grâce à l’utilisation de ces nouveaux outils, des renseignements en temps réel pendant le déroulement de l’enquête.
Bien que cette nouvelle approche de la chimie en soit encore à ses premiers pas, sa popularité grandissante permet qu’une nouvelle génération de chimistes judiciaires puisse continuer à repousser les limites de ce qui peut être analysé et évalué, tout en s’assurant que chaque réponse donnée soit à la fois correcte et complète.